Blog du Collectif pour les Droits de l'Homme au Chili (France)
dimanche 16 août 2015
vendredi 7 août 2015
LA ESMERALDA EN EUROPA. Comunicado del Collectif DDHH au Chili (France)
CHILI : L’ESMERALDA,
BATEAU TORTURE
Photo d'archive.
Le navire école
«Esmeralda» effectue des voyages annuels d’instruction autour du monde, tout en
exerçant les fonctions officielles « d’ambassadeur itinérant » pour
le Chili. En mai de cette année, l’Esmeralda est parti pour une nouvelle
traversée prévoyant des escales, en Europe, dans des ports en Hollande,
Allemagne, en France (Rouen), au Royaume-Uni, en Portugal et en Espagne.
Au fil des ans,
plusieurs Institutions internationales, dont Amnesty International ont accumulé
et publié un certain nombre de témoignages de victimes torturées à bord de
l’Esmeralda, dans le cadre d’action destinée à dénoncer les graves violations
des droits humains au Chili sous la dictature militaire.
L’une de ces
victimes était un prêtre de nationalité britannique et chilienne, Michael
Woodward. Il est décédé à la suite de tortures que lui ont fait subir des
membres des forces armées à bord de l’Esmeralda. Par la persévérance de sa sœur
Patricia, au cours de ces derniers mois, le navire a suscité un regain
d’intérêt au niveau national avec la mise en procès de 18 militaires impliqués
dans les exactions commises contre le prêtre ouvrier.
À ce jour, les
autorités ont reconnu que des milliers de personnes avaient été victimes de la
torture sous le gouvernement militaire, mais les hauts responsables de la
marine ont du mal à reconnaître et assumer que des navires et des installations
appartenant à la marine ont servi de centres de torture.
C’est ainsi, que
des Organisations nationales et internationales des Droits de l’Homme demandent
toujours aux autorités et à la marine chilienne, de reconnaître que les graves
violations des ces droits ont été commises à bord de l’Esmeralda, que
soient traduits en justice les auteurs de ces actes et que les victimes et
leurs familles soient indemnisées pour le préjudice matériel et moral subi.
Les initiatives
entreprises par les gouvernements civils successifs, avec la création de
Commissions Nationales pour traiter le lourd héritage chilien en matière de
violations des droits humains, ont négligé le crime grave de torture. Ce n’est
qu’en 2004, que la Commission nationale sur l’emprisonnement et la torture a
été créée et a reconnu la qualité de victimes aux Ex prisonniers politiques, en
leur octroyant une réparation « symbolique », mais en niant la
possibilité d’accéder à la Justice car les témoignages des Ex prisonniers ont
été mis au secret pour 50 ans.
Le Chili, en tant
qu’ État partie à la Convention contre la torture depuis 1988 et au Pacte
international relatif aux droits civils et politiques depuis 1972, est tenu
légalement d’assumer les obligations de ces normes. Mais, jusqu’à cette date,
l’Etat chilien ne définit pas clairement la torture comme délit, car elle est
toujours considérée comme un traitement dégradant.
Récemment, une longue grève a été entamée par des Ex prisonniers politiques au niveau national pour exiger réparation, vérité et justice. Après 80 jours, le résultat a été, une fois de plus, une énorme déception car les autorités n’ont pas accordé satisfaction à leurs demandes. Côté Justice, des mises en procès ont été réalisées suite à la rupture du "pacte de silence" par des militaires.
Nous espérons que
les autorités internationales concernées par les visites de l’Esmeralda
pourront poser les questions pertinentes et manifester leur préoccupation sur
ces sujets aux représentants et responsables du navire «ambassadeur».
Collectif Droits de
l’Homme au Chili (France)
ddh_chili_fr@hotmail.com
Hector Zavala Leiva, responsable.
Afin de contribuer à la Vérité et la Mémoire, nous avons chargé dans
Youtube le documentaire de FR3-Thalassa, dont le link est:
ou bien
Paris, le 7 août 2015
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